Emilie Pierson & Cécile Rivet
Résidence où des archives oubliées se réinventent en création collective, entre mémoires personnelles et histoires partagées.
Émilie Pierson et Cécile Rivet développent un projet artistique autour de la mémoire, de la transmission et de la réinvention des images du passé. À partir d’un album photo trouvé à Bruxelles elles interrogent ce que deviennent nos souvenirs lorsqu’ils se détachent de leur propriétaire. Que faire de nos mémoires ? Que se passe-t-il lorsque nos photographies ou nos films n’ont plus valeur de souvenir mais seulement de vieilleries encombrantes ? Pourquoi certain·e·s s’en débarrassent, et d’autres accumulent les visages anonymes qui n’appartiennent plus à personne ? Comment des images privées, anonymes ou abandonnées peuvent-elles se transformer en matière artistique et en histoire collective ?
Lors de cette résidence, les artistes souhaitent activer ces questions en dialogue direct avec deux groupes : des participant·e·s de l’association SINGA Luxembourg et des élèves de 2e Artistique du Lycée Aline Mayrisch. À travers des ateliers pratiques, chacun·e sera invité·e à manipuler ces archives, à les questionner, à les transformer et à y projeter ses propres récits, vécus ou imaginés.
Cette co-création constitue le cœur du projet : les participant·e·s ne sont pas seulement observateurs, mais deviennent co-auteurs d’une restitution collective. En confrontant leurs expériences, leurs sensibilités et leurs imaginaires, ils contribueront à faire émerger une nouvelle forme artistique où la petite histoire rencontre la grande, et où la mémoire de l’autre devient un terrain commun pour raconter, interpréter et créer.
Née d’une mère bulgare et d’un père français, Émilie Pierson explore les questions d’identité, d’héritage et de mémoire bulgare. À travers images, objets, sculptures et récits, elle s’intéresse aux rituels, aux traditions, au passé communiste et à leurs traces dans la société contemporaine. Son travail navigue entre intime et collectif, entre France et Bulgarie.
Ses recherches récentes portent sur les aires de jeux bulgares de l’époque communiste, symboles d’une culture en voie de disparition remplacée par une modernisation standardisée.
Diplômée de l’ESAL en 2018, elle poursuit sa pratique à Metz. Artiste émergente à Bliiida depuis 2023, elle a présenté en 2024 son film À la Mer Noire au FRAC Champagne-Ardenne, a été nominée au Prix Edward Steichen et a exposé en 2025 dans la CeCiL’s Box. Son œuvre Milles pensées à toi a récemment intégré la collection du FRAC Lorraine.
Cécile Rivet, artiste et autrice née en 1992 à Metz et diplômée de l’ESAL, développe un travail mêlant dessin, documentaire et animation. Ses « dessins vomis » fonctionnent comme un journal intime ouvert, où l’autofiction rencontre un humour grinçant et une fragilité assumée. Par accident, elle découvre le documentaire, qu’elle aborde avec la même spontanéité et la même liberté formelle.
Son travail explore la mémoire, les secrets, les tabous et les transmissions imparfaites qui traversent les histoires familiales. Elle réalise actuellement Bonnes Femmes, un film sur sa peur de vieillir, et documente depuis plusieurs années le processus créatif de Lucie, amie et artiste atteinte de TOC, dans l’écriture de son roman graphique.
C’est toujours par l’intime que Cécile interroge la société : convaincue que les petites histoires, déformées ou fragiles, racontent aussi la grande.
En collaboration avec : Lycée Aline Mayrisch (avec l’enseignante Stina Fisch), Singa Luxembourg et Nos Tribus.
Intervenantes : Émilie Pierson et Cécile Rivet.





